Pourquoi voyager ? Dans mon cas, le désir de partir est souvent dû au hasard des lectures, à la vision d’un film qui trouve résonance en moi.
Novembre 1995, le Portugal.
La lecture de Fernando Pessoa, « Le livre de l’intranquillité » (journal intime et désenchanté, qui montre que la vie n’est rien si l’art ne vient lui donner un sens), « l’état des choses » (filmé en partie en noir et blanc, dans lequel une équipe de cinéma reste échouée sur la côte portugaise faute de pellicule) de Wim Wenders et « Dans la ville blanche » (film composé de temps morts, un véritable poème sur le temps qui passe, une errance dans Lisbonne, ville où même les horloges marchent à l’envers) d’Alain Tanner, vus les mois précédents le voyage, ont été de bonnes raisons pour me décider à aller y voir par moi-même et confronter la réalité avec ce que j’avais pu m’imager à travers ces œuvres.
« du Portugal, frôlement » est le reflet de cette quête.
C’est aussi la série par laquelle j’ai commencé à me construire en tant que photographe, mêlant les paysages, les scènes de rue tout autant que les sensations éprouvées.
Les souvenirs aussi, d’une ballade à deux, avec Sylvie, dans le vent et le froid de novembre.
Partir, revenir, se souvenir.